
Je suis ravi de partager avec vous mon expérience de toute une vie. Avez-vous trouvé le temps et l’envie de vous lancer dans le jardinage biologique ? Je vous donne ici toutes les bases essentielles. Et vous verrez, ce n'est pas difficile. Vous pouvez commencer petit, bien informé. Et une fois que vous aurez goûté à vos propres légumes savoureux, vous serez conquis et ne voudrez plus retourner au supermarché !
Pourquoi un jardin bio ?
Autrefois considéré comme une pratique marginale pour les amateurs de nature, le jardinage biologique n'est plus une simple tendance pour hippies ! Bien au contraire, il devient de plus en plus courant. Aujourd'hui, quiconque crée un jardin souhaite y appliquer des méthodes biologiques.
Le temps investi doit être rentable en produisant une nourriture saine et savoureuse pour nos familles, sans nuire à l'environnement. C’est la motivation principale ! Ce besoin de nourriture saine et sécurisée – le désir de ne pas nuire à notre entourage ni à la planète – est la raison essentielle pour laquelle de plus en plus de personnes optent pour la culture biologique.
Plus nous en apprenons sur les herbicides chimiques et les pesticides, plus nous comprenons les effets néfastes des engrais synthétiques et des cultures génétiquement modifiées, et plus nous réalisons la nécessité de nous en protéger.
En cultivant nous-mêmes nos aliments, nous reprenons le contrôle et avons la certitude que ce qui se trouve dans notre assiette est bon pour notre famille. C’est aussi une manière de sécuriser les espaces où jouent nos enfants et nos animaux de compagnie. C'est un signe de respect envers nos proches et l'environnement.
Qu'est-ce que le jardinage biologique ?
En réalité, le jardinage biologique, ce n’est rien d’autre que la façon dont nos arrière-grands-parents cultivaient, avec une différence essentielle : eux le faisaient intuitivement, tandis que nous comprenons aujourd'hui les processus qui se déroulent dans le sol et pourquoi certaines pratiques sont meilleures que d'autres. Cela dit, nous sommes loin de tout savoir sur le sol et ses interactions complexes ! Nous en sommes encore au début et il reste énormément de recherches à mener pour progresser dans la bonne direction.
Pendant des milliers d'années, la fertilité des sols a été maintenue en respectant leur équilibre naturel. La révolution industrielle a changé cela en profondeur. Les outils manuels ont été remplacés par des machines agricoles pour simplifier le travail et développer l'agriculture à grande échelle.

Les pesticides chimiques et les engrais synthétiques ont été présentés comme une solution miracle pour augmenter les rendements. Mais aujourd'hui, nous savons que ce modèle a ses limites. Les sols sont devenus stériles à cause de ces produits. Les plantes qui y poussent sont faibles et vulnérables aux maladies, ce qui nécessite encore plus de traitements chimiques… un cercle vicieux sans fin !
Passer au jardinage biologique est une nécessité !
On évoque souvent l’argument du coût. Il est vrai qu’au début, un investissement est nécessaire pour enrichir le sol en organismes vivants, mais à long terme, cela porte ses fruits et permet d'obtenir un écosystème équilibré et fonctionnel !
Le jardin biologique assure une croissance plus saine et une récolte plus savoureuse, qui peut se régénérer naturellement, contrairement aux cultures industrielles classiques. Et la tranquillité d'esprit que l'on obtient en éliminant les substances cancérigènes, les perturbateurs endocriniens et autres résidus pétrochimiques de notre environnement ? Inestimable !
Notre histoire

Mathias & Esmeralda (moi-même)
À 14 ans, j’ai découvert ma passion pour le jardinage. Désherber me procurait un certain apaisement, et récolter mes propres légumes me fascinait. Nous vivions en Limbourg, une région connue pour ses sols sableux peu fertiles, parfois pollués par l'industrie sidérurgique et l'absence de réglementations environnementales.
Chaque année, nous enrichissions notre sol avec du compost maison, et mon père faisait livrer du fumier pour augmenter la teneur en humus. Cette matière organique est essentielle dans un sol sableux, car elle retient l’eau et les nutriments. En automne, il ramassait des feuilles mortes en forêt (une pratique interdite aujourd’hui pour préserver les écosystèmes) et les utilisait pour couvrir le sol en hiver. Son jardin était plein de vers de terre, qu’il me montrait avec fierté !
Déterminé à jardiner biologiquement, j'ai commencé il y a 30 ans à expérimenter ces méthodes dans mon propre jardin de 50 ares. J’y ai tout intégré : un bassin, un potager, un verger, une serre pour légumes, une serre pour vignes, des arbustes fruitiers et même un petit bois où mes enfants ont construit leurs cabanes !

Nous avons créé un véritable parc-jardin où les pissenlits et pâquerettes fleurissent librement dans l’herbe, où la nature a repris ses droits sur certaines zones, et où les serres nous fournissent des légumes toute l’année. Résultat : après toutes ces années, notre jardin est toujours habité par des crapauds, lapins, hérissons, taupes, couleuvres, ainsi que des buses, geais, pics, mésanges, merles et moineaux. Sans oublier les nombreux insectes pollinisateurs comme les bourdons, abeilles, syrphes, chrysopes, coccinelles… Un petit paradis naturel !
Il y a plus de 20 ans, j’ai commencé à vendre des insectes utiles aux particuliers. J’étais convaincu que la meilleure solution était d’aider la nature à rétablir son équilibre en y introduisant des auxiliaires de culture !
À Huldenberg, en Belgique, nous avions un sol sableux-limoneux, parfait car ni trop léger ni trop lourd. Grâce aux leçons de mon père, j’ai utilisé du fumier pendant des années, mais quand il est devenu difficile à trouver, je suis passé aux engrais organiques en granulés. Pourtant, au fil des ans, mes récoltes ont diminué, signe d'un manque d'humus et de vie dans le sol.
Depuis 2018, j’ai choisi le lombricompost ! C'est un excellent amendement, qui favorise la formation d’humus et est riche en micro-organismes et champignons bénéfiques pour le sol.